14/12/2008

Signez la pétition pour exiger la libération de Paljor Norbu

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Paljor Norbu vient d'être condamné par la justice chinoise à 7 ans de prison. Il est urgent d'agir pour une libération rapide de Paljor, car vu son grand âge et le traitement qu'il doit subir dans les géoles chinoise, un séjour trop long en détention serait pour lui comme un condamnation à mort.
Pour signer la pétition (en anglais) cliquez sur le lien suivant :
http://actionnetwork.org/campaign/humanrights?rk=m11WsoFqR9bNE

Dharamsala, le 6 décembre 2008

La Communauté internationale devrait réagir contre l'emprisonnement de Monsieur Paljor Norbu (photo) - un Tibétain de 81 ans, imprimeur traditionnel – à l'issue d'un jugement affectué en secret. Il faut exiger sa libération immédiate et sans condition, déclarait hier Human Rights Watch (HRW).
Selon HRW, Norbu a été arrêté par la police chez lui à Lhassa le 31 octobre 2008, qui le soupçonne d'avoir imprimé du "matériel interdit", incluant le drapeau national du Tibet banni. Au cours de sa détention, les autorités judiciaires ont refusé d'informer sa famille qu'il avait été arrêté. Elles n'ont pas non plus expliqué ce qui lui était reproché, selon HRW sur son site.
"Il a été jugé en secret, courant novembre 2008, et condamné à sept années de prison. Quelqu'un est ensuite venu porter une lettre à sa famille l'informant de la sentence. On ne sait pas où se trouve Norbu en ce moment."
"En fait, est INTERDIT tout ce qui a trait au Tibet et qui ne porte pas l'empreinte explicite du Parti Communiste chinois", disait Sophie Richardson, Directrice plaidoyer pour l'Asie à Human Rights Watch.
"Personne ne devrait être emprisonné pour avoir imprimé des drapeaux, des livres ou des images défendant des idées que le Gouvernement voudrait éradiquer : la liberté d'expression est un droit humain fondamental."
Même si les autorités n'ont pas rendu public les détails du verdict, le dossier d'accusation contre Norbu et la lourdeur de sa peine d'emprisonnement laissent imaginer qu'il a été jugé pour "incitation au séparatisme" (article 103 du Code Pénal). Ce délit à la définition très floue a déjà été maintes et maintes fois invoqué en vue de réduire au silence les Tibétains qui osent résister contre l'étroitesse de leur liberté d'expression encadrée, de manière souvent arbitraire, par les lois chinoises, ajoutait Sophie Richardson.
Norbu est le descendant d'une très ancienne famille d'imprimeurs et d'éditeurs de textes bouddhistes à destination des monastères. Paljor Norbu est très connu dans le monde entier en tant que maître-imprimeur.
Dans son atelier, où travaillaient plusieurs douzaines d'ouvriers, il combinait des techniques modernes avec d'autres plus ancestrales (tampons en bois). En dehors des textes religieux, l'entreprise imprimait des drapeaux de prières, reproduisait des oeuvres traditionnelles, des livres, des brochures et de la littérature classique.
Après avoir arrêté Norbu, la police a fermé son imprimerie, en apposant sur la porte un avis de fermeture administrative, interdisant aux employés d'y remettre les pieds. Dans le magasin, les policiers ont aussi confisqué les livres et les tampons d'impression.
"Au lieu de persécuter Paljor Norbu, le gouvernement chinois ferait mieux de le respecter pour tout ce qu'il a fait en faveur de la préservation de la culture et du patrimoine," affirmait Richardson.
Human Rights Watch déclarait que Norbu s'est vu refuser même le plus élémentaire des droits à la défense, pourtant censés être prévus par le code de procédure criminelle chinois. La loi a été violée sur plusieurs points:
- absence de notification à sa famille de son acte d'arrestation ;
- pas d'information sur la date du procès ;
- refus de révéler où se trouvait détenu Norbu ;
- l'accusé n'a pas eu le droit de choisir son avocat pour sa défense ;
- pas de communication intégrale du verdict du procès ;
- refus d'informer sa famille sur sa situation actuelle ;
- aucune indication sur le lieu de détention où il devra purger sa peine.
Human Rights Watch dit qu'ils avaient observé, ces dernières semaines, une recrudescence du nombre d'arrestations et de condamnations liées à l'exercice de la liberté d'expression, traduisant par là l'extension de la répression menée par le pouvoir chinois depuis le soulèvement du peuple tibétain en mars 2008. La répression s'étend désormais aux personnes qui n'auraient pas participé directement aux manifestations. Parmi ces affaires récentes :
- Jigme Gyatso (nom laïc: Jigme Guri), un moine senior du monastère de Labrang, a été de nouveau arrêté le 4 novembre 2008 après avoir décrit comment il avait été torturé par la police au cours de sa détention en mars 2008. Il se trouve maintenant au centre de détention de Lanzhou (province de Gansu);
- Norzin Wangmo (nom chinois: Longzhen Wangmu), un employé du Service Juridique du comté de Hongyuan (province de Sichuan), condamné le 3 nov. 2008 à cinq ans de prison pour avoir parlé de la situation au Tibet à des proches vivant à l'étranger;
· Dhondup Wangchen, arrêté en mars 2008 à Tong De (province de Qinghai), pour son implication dans le tournage clandestin d'un documentaire(*) dans les territoires tibétains. Il se trouve au centre de détention de Ershilipu à Xining."Le gouvernement chinois dira presque assurément que l'instruction à l'encontre de Paljor Norbu s'est faite 'dans le respect de la loi' ", disait Richardson. "Mais, par définition, ces lois restreignent la liberté d'expression, et tant que le pouvoir chinois n'aura pas mis sa législation en conformité avec les standards internationaux en matière de droits de l'homme, on continuera à voir des manifestants non-violents comme Paljor Norbu se faire emprisonner pour de prétendus ''actes séparatistes'' ".
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Note du traducteur:
(*) il s'agit du documentaire "
Leaving fear behind" (En surpassant sa peur), que Dhondup Wangchen et son cameraman Golog Jigme, ont réalisé au cours de plusieurs visites dans la partie est du Tibet historique entre octobre 2007 et mars 2008. Le réalisateur voulait recueillir l'opinion de Tibétains – une vingtaine d'interviews présentées dans ce film de 25 mn - de toutes origines avant les Jeux Olympiques de Pékin.

Sources : http://tibetchineactualite.spaces.live.com/default.aspx?sa=848607217

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