18/11/2008

Début des dicussions des exilés tibétains pour une éventuelle radicalisation de leur lutte

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Un demi-millier de dirigeants tibétains en exil ont commencé à débattre, lundi dans le nord de l'Inde, d'une éventuelle radicalisation de leur lutte sur le statut du Tibet après l'échec d'années de négociations avec la Chine.
Il s'agit du plus grand rassemblement en 60 ans de la communauté tibétaine dans la bourgade himalayenne de Dharamsala (nord de l'Inde), où le dalaï lama vit réfugié depuis 1959.
Un possible durcissement - l'indépendance du Tibet plutôt qu'une simple autonomie - doit être discuté jusqu'au 22 novembre.
Une motion réclamant l'indépendance devrait être présentée durant la réunion, mais le conclave n'a aucun pouvoir de décision et devra s'en remettre aux Parlement et gouvernement tibétains en exil.
La réunion a débuté par l'hymne tibétain après une période de silence observée en mémoire des victimes des manifestations antichinoises du mois de mars à Lhassa.
Au moins 203 personnes y ont trouvé la mort et près de 1.000 autres ont été blessées, selon les exilés tibétains, un bilan démenti par Pékin qui accuse des "émeutiers" tibétains d'avoir tué 21 personnes.
"Nous espérons bien que la cause pour l'indépendance du Tibet sera plus puissante à la fin de la semaine", a déclaré Tsewang Rigzin, président du Congrès de la jeunesse tibétaine, porte-drapeau de la jeune garde indépendantiste qui menace de déborder l'ancienne génération du Dalai lama, jugée trop conciliante.
"J'étais un peu surpris que le dalaï lama convoque cette réunion," a-t-il admis . Mais, a-t-il estimé, "il était temps. Comme il (le dalaï lama) l'a dit lui-même, il a fait tout ce qui était en son pouvoir, mais il n'a pas obtenu d'avancées".
Le dalaï lama, célébrissime figure de la cause tibétaine âgé de 73 ans et à la santé fragile, avait révélé fin octobre qu'il réfléchissait à une stratégie plus radicale que sa diplomatie traditionnellement conciliante avec Pékin, qui a annexé le Tibet en 1951.
"La non violence est au centre de notre culture mais la frustration est forte parmi la jeunesse tibétaine et les gens sont très mécontents sur le manque de progrès", a déploré Bayul un étudiant de 28 ans de l'université de Tufts à Boston.
Début novembre au Japon, le dalaï lama avait "reconnu l'échec" de la revendication autonomiste pour son pays natal et demandé aux six millions de Tibétains d'être ouverts à toutes les options.
Des émissaires du dalaï lama et des représentants chinois discutent officiellement depuis 2002 mais les pourparlers tenus la semaine dernière en Chine ont capoté, Pékin affirmant qu'il ne ferait "jamais de concession" même sur une "semi-indépendance" du Tibet.
Par avance, la Chine avait prévenu que ce sommet de Dharamsala ne mènerait "nulle part", tout en appelant son voisin indien à ne pas tolérer sur son sol des activités "indépendantistes".
Le dalaï lama est la bête noire de Pékin, qui l'accuse d'être un dangereux séparatiste, sous couvert de la religion.
Le 17/11/2008 à 15h54 par AFP
Source : http://aujourdhuilachine.com/home.asp

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